Une famille bien décidée à mettre le cancer K.O.

L’assiette anticancer

Pierre a 11 ans, la boule à zéro et un grand sourire. Lui et son papa Vincent sont tous les deux atteints d’un cancer. Pour terrasser la maladie, ils mettent toutes les chances de leur côté : aliments anticancer, relaxation, visualisation... La guérison, ils y croient ! Un mercredi après-midi ensoleillé du mois de novembre, au beau milieu d'un quartier verdoyant de la province de Liège en Belgique, c'est une famille tout sourire qui accueille notre reporter.

« Tu veux un bol de soupe ? » me demande Nathalie avec gentillesse. Nous ne nous sommes jamais rencontrées mais cette ambiance relax et positive, je l’avais devinée à travers le blog familial que j’ai parcouru de A à Z avant de venir. D’ailleurs, rien que le titre annonçait la couleur : «ce blog raconte l’histoire de la guérison de Pierre.» Être positif, c’est mettre plus de chance de son côté et celle-ci leur a un peu manquée ces derniers temps. Trois mois avant l’annonce du cancer de son fils, Vincent apprenait qu’il avait une leucémie myéloïde chronique. Heureusement, celle-ci se traite grâce à un médicament, le Glivec, qu’il devra prendre à vie pour maintenir la maladie aux pinces à distance. « Pourquoi moi je ne peux pas prendre ce médicament alors ? » demande Pierre en avalant sa soupe. Pendant la discussion, chacun se sert de pain multicéréales choisi pour son indice glycémique bas, de margarine aux oméga-3 et de petits toasts au curry, une épice anti-inflammatoire. Un échantillon d’aliments anticancer ! Vincent ouvre un livre et montre des schémas à son fils. Il lui explique que le Glivec ne convient qu’à certains cancers et malheureusement pas au sien, un Sarcome d’Ewing. Pierre a fait huit chimiothérapies et la dernière étape de son traitement sera l’amputation de sa jambe droite au-dessous du genou. Le programme fait froid dans le dos mais Pierre, lui, n’est pas abattu. Il affirme même avec une logique déconcertante : « Quand on y réfléchit, il y a très peu de choses que je ne pourrai plus faire. Simplement, tout sera plus difficile ». Pierre a même établi une longue liste des activités qu’il pourra pratiquer.  Et une autre reprenant des occupations inédites comme ... faire des blagues avec sa prothèse.

Puiser la force là où elle est

Cette force, les Keunen la tiennent de la famille, des amis et du personnel hospitalier qui les inondent de messages de soutien. « On a d’ailleurs crée le blog pour leur donner des nouvelles et pour recevoir leurs mots d’encouragement. » me dit Vincent. « Ce qui nous aide aussi, c’est de voir que le traitement avance bien » poursuit Nathalie. « Et Pierre adore l’hôpital, il aimerait y retourner car l’ambiance est terrible là-bas. » sourit Vincent. L’hôpital de la Citadelle possède une salle de jeux avec des animateurs. Il paraît même que Pierre est devenu copain avec les infirmiers et qu’il s’amuse à faire des batailles de seringues !

Ce moral d’acier n’a pas été là dès le début. Les premières semaines ont été très difficiles. Les Keunen se sont évidemment demandés « pourquoi nous ? ». Hérédité ? Environnement ? Alimentation ? «  Rien n’est prouvé » ont répondu les médecins. Vincent s’est donc mis en quête de réponses tout seul. Après "Guérir", de David Servan-Schreiber, qu’il avait lu en 2003, il s’est plongé entre autres dans "Guérir envers et contre tout", de Carl Simonton. De ce livre, qui présente le malade comme une personne globale, il a retenu qu’un choc avec sentiment d’impuissance pouvait déclencher la maladie et a identifié le sien. Il a découvert que les malades du cancer étaient souvent attentifs aux autres mais peu à eux-mêmes, et exprimaient peu leurs émotions. Tout à fait lui ! Vincent s’est mis à pratiquer la cohérence cardiaque pour se relaxer et la visualisation pour se forger un mental combatif.

L’assiette anticancer

Le livre Anticancer, de David Servan-Schreiber, est tombé à pic car jusque là, Vincent et Nathalie n’avaient reçu aucun conseil nutritionnel de la part des médecins mis à part qu’il ne fallait surtout pas que Pierre maigrisse. « Je mettais de la crème dans tous les plats si bien que tout le monde en a attrapé des boutons ! » raconte Nathalie. « Au fait, tu veux du thé? Vert bien sûr. » Nathalie le fait infuser pendant 10 minutes pour bien libérer les catéchines et me le sert avec du sirop d’agave. On rit. Vincent ouvre le frigo : lait de soja, jus de fruits bio, ... La totale. « On met aussi de l’ail dans tout et tant pis pour la mauvaise haleine ! » C’est que l’efficacité anticancer de ces aliments est réelle et plusieurs études le prouvent. Grâce à eux, les globules blancs deviennent des soldats ultra efficaces. Et pour entraîner leur armée au mieux, Pierre et Vincent déjouent les fausses images. Le cancer, c’est un gros monstre noir tout puissant ? Non, c’est une cellule malade qui est en train d’être terrassée par leurs soldats. Et bientôt, elle aura totalement disparu. Hé Pierre, tu te vois comment dans 10 ans ? « Ingénieur informatique et cuisinier !»

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